Poème 'Immortalité' de Louisa SIEFERT dans 'Les Stoïques'

Immortalité

Louisa SIEFERT
Recueil : "Les Stoïques"

C’était au lieu d’un chêne une forêt nouvelle.
VICTOR DE LAPRADE

Le chêne dans sa chute écrase le roseau,
Le torrent dans sa course entraîne l’herbe folle ;
Le passé prend la vie, et le vent la parole,
La mort prend tout : l’espoir et le nid et l’oiseau.

L’astre s’éteint, la voix expire sur les lèvres,
Quelqu’un ou quelque chose à tout instant s’en va.
Ce qui brûlait le cœur, ce que l’âme rêva,
Tout s’efface : les pleurs, les sourires, les fièvres.

Et cependant l’amour triomphe de l’oubli ;
La matière que rien ne détruit se transforme ;
Le gland semé d’hier devient le chêne énorme,
Un monde nouveau sort d’un monde enseveli.

Comme l’arbre, renaît le passe feuille à feuille,
Comme l’oiseau, le cœur retrouve sa chanson ;
L’âme a son rêve encore et le champ sa moisson,
Car ce que l’homme perd, c’est Dieu qui le recueille.

Champollon, septembre 18…

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Louisa SIEFERT

Portait de Louisa SIEFERT

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française. Issue d’une famille protestante établie à Lyon, elle reçoit une éducation religieuse. Son père était originaire de Prusse et sa mère du canton de Thurgovie en Suisse. Son premier recueil de poèmes,... [Lire la suite]

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