Poème 'Juillet' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Juillet

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Depuis les feux de l’aube aux feux du crépuscule,
Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
On voit pencher la fleur et jaunir les sillons :
Voici les jours poudreux de l’âpre canicule.

Le chant des nids a fait place au chant des grillons ;
Un fluide énervant autour de nous circule ;
La nature, qui vit dans chaque animalcule,
Fait frissonner d’émoi tout ce que nous voyons.

Mais quand le bœuf qui broute à l’ombre des grands chênes
Se tourne haletant vers les sources prochaines,
Quel est donc, dites-vous, ce groupe échevelé

Qui frappe les échos de ses chansons rieuses ?
Hélas ! c’est la saison des vacances joyeuses…
Comme il est loin de nous ce beau temps envolé !

(1878)

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Commentaires

  1. Ma vie, est-ce ton crépuscule ?
    Sont-ce là mes derniers rayons ?
    Mais je trace droit mes sillons,
    Sans crainte de la canicule.

    Mon chant, tel celui du grillon,
    Parmi mes compagnons circule
    Comme fait un animalcule
    Que presque point nous ne voyons.

    Je dis la fraîche ombre du chêne
    Et je dis l'averse prochaine ;
    Je marche, barde échevelé

    Sous l'oeil d'une muse rieuse ;
    Par l'effet d'une humeur joyeuse,
    Mon noir tourment s'est envolé.

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