Poème 'La Lune' de Théodore de BANVILLE dans 'Dans la fournaise'

La Lune

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Dans la fournaise"

Chansons sur des airs connus

La Lune
Air: Au clair de la lune

Au clair de la lune
Brillent follement
Ta prunelle brune
Et ton sein charmant.
Pâle Cidalise,
Ton front sans rival
Éclaire Venise
Et son carnaval.

Cachant sous ton masque
Un sourire amer,
Tu t’en vas, fantasque,
Sur la vaste mer.
Et frottant son aile
A ton casaquin,
Voilà Pulcinelle
Avec Arlequin!

Voilà Scaramouche
Et don Spavento,
Et Scapin farouche
Dans son vert manteau;
Et, comme Tityre
Près d’Amaryllis,
Pierrot qui s’étire,
Mince comme un lys.

Zerbin, dans sa fièvre,
Après Mezzetin,
Baise à pleine lèvre
Tes bras de satin.
Verse-leur l’ivresse!
O toi qui me plus,
Folle charmeresse,
Je ne t’aime plus.

Je ris, ma guitare
Chante un air moqueur;
Pourtant c’est bizarre,
J’ai froid dans le coeur.
Et je vois la lune,
Dans l’ardente nuit,
Frissonner, comme une
Clarté qui s’enfuit.

Phoebé, la perverse,
Peut-être à son tour
S’alanguit et verse
Des larmes d’amour.
Et son char l’emporte,
Dans la nuit en feu,
Désolée et morte
Au fond du ciel bleu.

Octobre 1876.

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