Poème 'La montée des eaux' de ATOS

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La montée des eaux

ATOS

Drapé dans ce beau tissu de mensonges,
Vous voici, ami, dans de bien jolis draps!

A cette informe fortune vous donnez belle coutume.
Chacun de ces plis sont à leur place, rassurez vous !
Mais sauront ils éviter la prochaine cassure ?

Comme vous voila parfaitement mis,
Complet dans cette élégante étroitesse
Qu’un idiot nommerait exactitude du geste.

La brillance de la chose renvoie l’éclat
D’une assurance devant laquelle vous ne cessez de vous contempler.

On chasse un merle pour une poignée de cerises.
C’est ainsi qu’un homme devient épouvantable en guenilles

Tout ce prête au délicieux. Rien ne se donne aux envieux,
…Et rien ne s’offre au fielleux.
Pourtant quel talent se montre dans votre mise !

Vous semblez si savamment lié au secret.
C’est le nœud qui donne sa vertu au corset.
Plus il est serré, plus l’âme est empruntée.
La pensée pourtant est un geste qu’il faut accompagner.
Craindriez vous que quelque tempête ne vienne vous arracher à la poutre
Que vous avez si méchamment plantée?
L’eau trouble n’est que salive de marigot.
Il est des sources qui savent tarir bien des idées.
Et bien mon ami !
Vous voici emmailloté dans vos propres effets !
« Le liège ne vaut pas plus que trois écus »,me disiez vous,
C’est vrai…
Mais il flotte lorsque les digues sont tombées
Et repose dès que les eaux s’en viennent à se retirer.
Lâchez donc cette brique que vous avez joliment chaussée !
Je crains qu’elle ne vous emporte au fond de ma pensée.

Suivez moi jeune homme ! Et relevez donc cet étrange jupon !
Cessez un peu cet état de mignon !
Entre nous, sachez le : il n’y a pas d’autre façon.
Lâchez votre laisse attachée à ce collier que vous ne cessez de serrer.
L’amer monte déjà vos lèvres scellées.
Ne voyez vous pas qu’un idiot est, devant moi , entrain de se noyer !
Si vous ne voulez pas prendre soin de votre âme
Au moins, je vous en prie, prenez mes yeux en pitié.
Aux ânes je ne peux pas apprendre nager..Il est vrai..
Un pont suffirait peut être à vous sauver..
Mais je sais le prix que je risque de payer pour que vous le passiez.
Il va falloir vous éplucher !
Vite, mon ami, la marée n’attend pas !
D’un seul coup de votre cosse faites sauter le poids !
Je n’ai plus le goût des galères,
Et vous, plus d’autre choix :
Flotter ou bien… sombrer.
Et toute votre fortune se trouve là !

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