Poème 'La prière d’un païen' de Charles BAUDELAIRE dans 'Les Fleurs du Mal'

La prière d’un païen

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Les Fleurs du Mal"

Ah ! ne ralentis pas tes flammes ;
Réchauffe mon coeur engourdi,
Volupté, torture des âmes !
Diva ! supplicem exaudi !

Déesse dans l’air répandue,
Flamme dans notre souterrain !
Exauce une âme morfondue,
Qui te consacre un chant d’airain.

Volupté, sois toujours ma reine !
Prends le masque d’une sirène
Faite de chair et de velours,

Ou verse-moi tes sommeils lourds
Dans le vin informe et mystique,
Volupté, fantôme élastique !

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Commentaires

  1. L’oiseau de septembre
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    Voici le bel oiseau de flammes
    Dont le coeur n’est pas engourdi ;
    La lumière envahit son âme,
    Il entrevoit le paradis.

    Il sait rimer des épigrammes
    Et des sonnets, on me l’a dit ;
    Il l’a fait pour deux ou trois dames,
    Ce beau travail fut applaudi.

    Il voudrait rencontrer la reine,
    Entendre sa voix de sirène,
    Toucher sa robe de velours ;

    Mais cette reine, un peu mystique,
    A dit, devant ses domestiques :
    « Ce bel oiseau n’est qu’un balourd. »

  2. Porc-Valet en prière
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    Ce cochon ne craint pas les flammes
    Du noir inframonde maudit ;
    La prière affermit son âme,
    Sa cellule est un paradis.

    Il accomplit un saint programme
    Du lundi jusqu’au samedi ;
    Dimanche sur un lac il rame
    Et son corps se désengourdit.

    Une baronne est sa marraine,
    Une aristocrate sereine ;
    J’entends sa voix, c’est du velours.

    Il réside en un lieu mystique
    Auprès d’un plan d’eau fantastique ;
    Sous sa fenêtre, un fleuve court.

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