Poème 'La vie idéale' de Charles CROS dans 'Le coffret de santal'

La vie idéale

Charles CROS
Recueil : "Le coffret de santal"

a May

Une salle avec du feu, des bougies,
Des soupers toujours servis, des guitares,
Des fleurets, des fleurs, tous les tabacs rares,
Où l’on causerait pourtant sans orgies.

Au printemps lilas, roses et muguets,
En été jasmins, oeillets et tilleuls
Rempliraient la nuit du grand parc où, seuls
Parfois, les rêveurs fuiraient les bruits gais.

Les hommes seraient tous de bonne race,
Dompteurs familiers des Muses hautaines,
Et les femmes, sans cancans et sans haines,
Illumineraient les soirs de leur grâce.

Et l’on songerait, parmi ces parfums
De bras, d’éventails, de fleurs, de peignoirs,
De fins cheveux blonds, de lourds cheveux noirs,
Aux pays lointains, aux siècles défunts.

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Commentaires

  1. Phénix assoupi
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    Vivre au coin du feu,
    Au son des guitares :
    C’est un plaisir rare,
    C’est un sort heureux.

    Quand la braise est rose,
    Boire du tilleul
    À plusieurs, ou seul ;
    Lire de la prose.

    Taquiner la muse
    Sans rien exiger,
    Un bonheur léger,
    Si je ne m’abuse.

    Passer la journée
    Vêtu d’un peignoir
    Ou d’un habit noir,
    Tenue surannée.

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