Poème 'Le banquier' de Claudel

Le banquier

Claudel

Il calcule les sous de ses fonds mutuels
Pour apaiser l’ennui de sa vie monotone
Puis achète au printemps les deniers virtuels
Qui doreront les gains à revendre à l’automne.

Telle une musique à son oreille, gaiement,
Il avale sa soupe en sapant goulûment
Ainsi la bourse veille à son or joliment.

Il jauge ses comptes comme on ouvre un bréviaire
Rempli de dollars ou de piastres économes ;
Il prie Fortuna, sa déesse financière
Pour qu’il tombe une pluie de fortune et d’aumônes.

Comme un pinard rosé, un bon vin vieillissant,
Il s’enivre de blé et d’argent reluisant
Ainsi son trésor croit en magot fleurissant.

À l’âge où le billet doux ne nous chérit plus,
Le banquier lui, y voit une porte d’entrée
Pour son paradis des nantis et des élus ;
La mort est venue et sa folie enterrée.

Tous droits réservés © Claude Lachapelle / septembre 2018

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