Poème 'Le Chien et le Flacon' de Charles BAUDELAIRE dans 'Le Spleen de Paris'

Le Chien et le Flacon

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Le Spleen de Paris"

« — Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville. »

Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi en manière de reproche.

« — Ah ! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. »

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Commentaires

  1. Chien sacerdotal
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    Le chien de Monsieur le Curé
    S’en va d’un pas bien assuré
    Vers un bénitier respectable
    Qu’il est chargé d’inaugurer.

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