Poème 'Le fardeau' de marisolle

Le fardeau

marisolle

J’avais fini de trainer
mon fardeau.
Depuis tant d’années,
je me l’ coltinais
l’ tirant, l’ poussant,
parfois l’ portant.
Jamais c’ n’était assez.
Alors quand il s’est réduit
suffisamment petit,
j’ai décidé le temps venu
de le poser.
Mais il a dénigré, dédaigné
tout c’ travail.
Sûrement, je n’ l’avais pas
assez peaufiné, patiné.
Mais il ne m’ restait rien,
et j’ai mis le reste
dans un coin
afin qu’il soit oublié
de tout un chacun.
Il va s’étioler, se vider,
devenir mousse, brindille,
peu importe,
j’en ai fini
et ne veux plus jamais
entendre parler de lui.
Il ne peut servir à personne
car personne n’a la clé
le déclic, le mot de passe
il va s’étiolant, s’ liquéfiant,
jusqu’à devenir p’tit tas de boue
flaque d’eau, de lumière
et chacun en passant dira :
qu’est-ce que c’est c’ machin-là?

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