Poème 'Le lac de Belœil' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Le lac de Belœil

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

À Mlle C. D.

Qui n’aime à visiter ta montagne rustique,
Ô lac qui, suspendu sur vingt sommets hardis,
Dans ton lit de joncs verts, au soleil resplendis,
Comme un joyau tombé d’un écrin fantastique ?

Quel mystère se cache en tes flots engourdis ?
Ta vague a-t-elle éteint quelque cratère antique ?
Ou bien Dieu mit-il là ton urne poétique
Pour servir de miroir aux saints du paradis ?

Caché comme un ermite en ces monts solitaires,
Tu ressembles, ô lac, à ces âmes austères
Qui vers tout idéal se tournent avec foi.

Comme elles aux regards des hommes tu te voiles ;
Calme le jour, le soir tu souris aux étoiles…
Et puis il faut monter pour aller jusqu’à toi.

(1871)

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Commentaires

  1. Je me revois, enfant, sur le rivage
    Du lac Léman, un jour où les nuages
    Y reflétaient leur étrange beauté,
    Blancs compagnons des cygnes enchantés.

    Blanches étaient les voiles des navires,
    Blancs les sommets chantés par tant de lyres,
    Bleu sombre l’eau qui baignait les manoirs,
    Bleu par endroits se rapprochant du noir.

    Or, ce jour-là, je regardais mon père
    Qui enseignait à nager à mon frère.
    J’étais plus grand, et je savais la brasse.

    Mon père dort dans l’ombre d’une église,
    Mon frère vit loin de ma banlieue grise ;
    Ton souvenir, Léman, reste vivace.

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