Poème 'Médaille' de José-Maria de HEREDIA dans 'Les Trophées'

Médaille

José-Maria de HEREDIA
Recueil : "Les Trophées"

Seigneur de Rimini, Vicaire et Podestà.
Son profil d’épervier vit, s’accuse ou recule
A la lueur d’airain d’un fauve crépuscule,
Dans l’orbe où Matteo de’ Pastis l’incrusta.

Or, de tous les tyrans qu’un peuple détesta,
Nul, comte, marquis, duc, prince ou principicule,
Qu’il ait nom Ezzelin, Can, Galéas, Hercule,
Ne fut maître si fier que le Malatesta.

Celui-ci, le meilleur, ce Sigismond Pandolphe,
Mit à sang la Romagne et la Marche et le Golfe,
Bâtit un temple, fit l’amour et le chanta ;

Et leurs femmes aussi sont rudes et sévères,
Car sur le même bronze où sourit Isotta,
L’Éléphant triomphal foule des primevères.

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Commentaires

  1. Dans l'atmosphère
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    Le père Dupanloup, voyageant en ballon,
    Promenait noblement sa gloire majuscule
    Que venait rehausser l'éclat du crépuscule
    Qui de rouge marquait la crête et le vallon.

    Son vagabond parcours n'avait point de jalons ;
    Car, dans les airs, chacun sans obstacles circule,
    C'est le souffle des vents qui la route calcule,
    Bâtissant un chemin qui peut être fort long.

    Or, une précaution s'avère salutaire :
    C'est de ne jamais rien laisser traîner à terre,
    Sinon, l'aéronef s'en trouve ralenti.

    Je sais qu'une chanson (faite par des andouilles)
    Prétend que Dupanloup de la sorte s'embrouille :
    Mais, selon les experts, ce couplet a menti.

  2. Moi aussi j'aime bien les experts à Miami :)

  3. Dans l’atmosphère
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    Les frères Montgolfier bricolent un ballon
    Et le roi leur octroie un blason majuscule ;
    Rouge est l’étrange nef dans l’or du crépuscule,
    Lointains sont les sommets et lointains les vallons.

    Vers d’immenses progrès ils posent des jalons,
    Vers un monde où chacun fort aisément circule ;
    Libre est leur trajectoire, et nul ne la calcule,
    Ils s’en vont n’importe où, sans trouver le temps long.

    Ballon des voyageurs, invention salutaire,
    Tu permets à chacun de survoler la terre,
    Que le vent s’accélère ou qu’il soit ralenti.

    Acceptant le soleil et la pluie qui le mouille,
    L’aéronef s’en va dans le temps qui se brouille,
    Ton principe, Archimède, il n’avait pas menti.

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José-Maria de HEREDIA

Portait de José-Maria de HEREDIA

José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]

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