Poème 'Villula (Gallus)' de José-Maria de HEREDIA dans 'Les Trophées'

Villula (Gallus)

José-Maria de HEREDIA
Recueil : "Les Trophées"

Oui, c’est au vieux Gallus qu’appartient l’héritage
Que tu vois au penchant du coteau cisalpin ;
La maison tout entière est à l’abri d’un pin
Et le chaume du toit couvre à peine un étage.

Il suffit pour qu’un hôte avec lui le partage.
Il a sa vigne, un four à cuire plus d’un pain,
Et dans son potager foisonne le lupin.
C’est peu ? Gallus n’a pas désiré davantage.

Son bois donne un fagot ou deux tous les hivers,
Et de l’ombre, l’été, sous les feuillages verts ;
A l’automne on y prend quelque grive au passage.

C’est là que, satisfait de son destin borné,
Gallus finit de vivre où jadis il est né.
Va, tu sais à présent que Gallus est un sage.

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Commentaires

  1. Voici le vieux Ballus marchant au pâturage
    Où, le soir, ont dansé (peut-être) des lutins.
    La prairie tout entière est ornée ce matin
    De givre flamboyant aux couleurs de mirage.

    Que vient chercher Ballus en ces humbles parages ?
    Est-ce le souvenir d’un vieux Bénédictin
    Qui lui avait appris sa prière en latin ?
    Est-ce l’odeur qui monte après le labourage ?

    La terre est en repos, car c’est bientôt l’hiver.
    Très peu d’arbres au bois gardent un peu de vert,
    Du ciel ont disparu les oiseaux de passage.

    Si ce vieillard aime à folâtrer dans les champs,
    C’est qu’à l’oisiveté son coeur a du penchant ;
    Vous ne prendrez donc point ce Ballus pour un sage.

  2. Voici le pieux Ballus fuyant le badinage''
    Vous le prendez donc bien ce Ballus pour 1 sage ''

  3. No se maria de HEREDIA devrait de nos jours faire comprendre ou se trouve le véritable bonheur du sage

  4. Maison de plain-pied
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    C’est un petit refuge aux murs ornés d’images,
    La modeste cellule où j’écris, le matin ;
    Tranquille est ce bureau dans le jour incertain,
    Les arbres du jardin lui donnent peu d’ombrage.

    Je ne sais qui vécut jadis en ces parages,
    La maison fut bâtie en un temps très lointain.
    Virgile aurait aimé la décrire en latin,
    Lui qui aimait les lieux qu’entourent les herbages.

    Il fait frais en été, il fait tiède en hiver,
    Recouvrant la clôture est un lierre bien vert ;
    Au-dehors, la ruelle a très peu de passage.

    D’autres vont installer leur logis dans les champs,
    Qui ont certes raison, puisque c’est leur penchant ;
    Car fort nombreuses sont les façons d’être sage.

  5. Maison d’azur
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    Un ermite vit là, presque sans voisinage,
    Lui qui ne lit jamais le journal du matin ;
    D’avoir été plus jeune, il n’en est pas certain,
    Ni d’avoir hérité d’un quelconque apanage.

    La force qui lui reste, il faut qu’il la ménage,
    Il ne voyage plus vers des lieux très lointains ;
    Il ne fréquente plus le métropolitain
    Dont en lui, cependant, des souvenirs surnagent.

    Le siècle a son déclin, la vie a son hiver,
    Les humains ne sont point des arbres toujours verts ;
    Comme l’eau d’un torrent, nous sommes de passage.

    Vous ne trouverez pas de regrets dans ce chant,
    Car de les cultiver, ce n’est pas mon penchant ;
    Ne croyez pas non plus y trouver un message.

  6. Quelle merveille de lire ce HEREDIA
    Un plaisir immense !
    Voilà la véritable culture de la vie
    Un modèle ou l AMOUR simple vie est naturel et non homologué par le FRICK avec tout son FOLKLORE d HORREURS merci à ces publications

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José-Maria de HEREDIA

Portait de José-Maria de HEREDIA

José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]

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