Poème 'Notre visage' de ATOS

Notre visage

ATOS

La même ville
la même gueule
les mêmes bruits
la même pluie.

D’un entre nous
Contre ces murs
Sur les mêmes places
Les mêmes bancs
le même ciel
Le même virage
les mêmes peurs
les mêmes larmes
le même cœur
Dans un nom.

Et partout
Tout en Nous

Nos portes, nos dates
Nos parcs, nos plaques
Nos ports et nos rires
et toutes nos nuits

Les mêmes ombres
Le même jour
Du dernier d’entre nous
au plus seul d’entre vous
De nos manèges
A nos adresses
De nos ruines
A nos coursives

Et tellement
Tout de Nous

La même ville
La même gueule
Le même pont
Le même nid
Le même souffle
Les mêmes volets
Le même charbon
Nos flaques et nos lacets
Midi qui éclate sur nous
Minuit qui s’écorche en nous
De zinc, de pierre, et mis en lierre
du faubourg, de la grille et du four
La même cour,
La même poussière,
Les mêmes départs,
Les mêmes pivoines
Le même pain
Les mêmes détours,
Les mêmes cris,
De nos greniers,
De nos vitres cassées
Des craies et des pavés
Des cavalcades, de nos horloges
De nos chantiers à nos charniers
De nos concierges à nos cache nez
De la gare et du tram muet
De nos passages,
A nos cafés
A nos manifs
A nos pardons
Les mêmes fables sur nos fanions.
Le même papier pour nos lampions.
Le même vent sur nos fronts

La même lumière
Les mêmes colères
De nos secrets
De nos rumeurs
De nos fumées
A nos verres levés
De nos regards dressés
A nos poings levés
A nos chers inconnus
A nos gestes insensés
A nos anges effarés ,
à nos mégots balancés
Aux bout de nos jetées
Les mêmes farandoles
Les mêmes idoles
Les mêmes friches
Les mêmes étoiles
Le même droit de cité

Et tout ce nous
Au delà de vous

Nos orages et nos liesses
Nos chants et nos alarmes
Nos chats et nos gouttières
Nos femmes et nos enfants
De nos douves
A nos enceintes
De nos murailles
A nos collines
De nos montagnes
A notre fleuve
De nos exils
En notre faim
A nos émeutes
De nos jardins
De nos parvis
A toutes nos routes
A tous nos toits

La même ville
la même gueule
les mêmes bruits
Les mêmes fossés
la même pluie
Les mêmes chansons
La même saison
Le même fil
La même digue
Les mêmes galoches
Des bruits de canons
A tous nos bals, à nos flonflons
Du retour de nos garçons
A nos feux, à nos flocons
A nos rues, à nos impasses
A notre école,
Aux couleurs de nos maisons
A nos sirènes,
A nos tocsins
La même gouaille
La même ferraille
La même paille
De nos bouches
A nos entrailles
A nos veillées,
A nos enclumes.

La même ville
La même gueule
La même façon
Le même blason
Le même frisson.

Les intentions de nos âmes
Dessinent les traits de ce visage.
Qui porte la main sur notre ville
Efface la sueur de nos fronts.
De ce geste,
Exigeons la raison.

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