Ny voir flamber au point du jour les roses
Ny voir flamber au point du jour les roses,
Ny liz plantez sus le bord d’un ruisseau,
Ny son de luth, ny ramage d’oyseau,
Ny dedans l’or les gemmes bien encloses,Ny des Zephirs les gorgettes décloses,
Ny sur la mer le ronfler d’un vaisseau,
Ny bal de Nymphe au gazouillis de l’eau,
Ny voir fleurir au printemps toutes choses,Ny camp armé de lances herissé,
Ny antre verd de mousse tapissé,
Ny des forests les cymes qui se pressent,Ny des rochers le silence sacré,
Tant de plaisirs ne me donnent qu’un Pré,
Où sans espoir mes espérances paissent.
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Pierre de RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de... [Lire la suite]
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Un homme universel Pays de Poésie 22-3-14
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Ronsard dit le deuil des roses
Et la fraîcheur des ruisseaux ,
Le plumage des oiseaux
Qui en forêt se reposent,
L’aubépine en mai déclose
Et les voiles des vaisseaux,
Les verts habitants de l’eau,
Sujets aux métamorphoses,
Les grands buissons hérissés,
Le sol d’herbe tapissé,
Les courtisans qui s’empressent,
L’ermite errant à son gré ;
Il dit même, en ces verts prés
L’ennui des vaches qui paissent.
Grande sagesse du crocodile
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Il n’a pas pu manger les flamants roses,
Ni le taureau qui buvait au ruisseau,
Ni les castors, ni les petits oiseaux,
Ce crocodile, ayant sa gueule close ;
Mais il attend, tranquille, il se repose,
Sans un regard pour nef ou pour vaisseau,
Sans écouter le gazouillis de l’eau,
Ni du têtard voir les métamorphoses.
Il chasse, calme, et sans se hérisser,
Au long des bords de sable tapissés,
Il faut manger, mais pourtant, rien ne presse,
Enfin, il trouve un gibier à son gré,
Poisson d’azur aux petits yeux dorés,
Un de ceux qui d’excréments se repaissent.
Un oiseau se désaltère
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Tranquille je picore et tranquille je bois,
Ou bien je réconforte une oiselle égarée ;
Je lui dis : Chère amie, ne sois pas effarée,
Car aucun prédateur ne rôde au fond des bois.
Par mon ramage expert, et sobre toutefois,
La douce créature est bientôt rassurée ;
Tu verras qu’elle peut se montrer délurée,
Ce spectacle est charmant, j’en suis heureux, ma foi.
Combien ai-je connu de ces rencontres brèves ?
L’âme s’y abandonne ainsi que dans un rêve,
De notre corps l’esprit ne ressent plus les maux.
Chacune a son secret, chacune est sans égale ;
Je leur rends un hommage en assemblant des mots,
À défaut de chanter comme fait la cigale.
Regardant le ciel
Je voudrais être un oiseau
Pour pouvoir planer.
Oiseau pessimiste
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Ce piaf se dit que la vie n’est pas rose,
Lui qui se croit frêle comme un roseau ;
Il assombrit sa cervelle d’oiseau
D’un grand tourment, d’un désespoir sans cause.
Puisque la vie de malheurs se compose,
D’un mauvais sort nous sommes les vassaux ;
Rien ne nous sert de monter à l’assaut,
Le mieux nous fuit et le pire s’impose.
Noirs cauchemars, lorsque vous surgissez,
En inframonde il nous semble glisser ;
Nous n’avons rien pour vaincre la tristesse.
Ce volatile est vraiment mal barré,
Je ne sais pas à qui le comparer ;
C’est un perdant de la plus sombre espèce.
Vie d’un volatile
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C’est un oeuf à coquille rose
Dans son nid parmi les roseaux ;
Il en sort un drôle d’oiseau
Qui sur une pierre se pose.
Puis il déclame de la prose,
Mais il déforme tous les mots ;
Ça fait rire les animaux,
Ce piaf qui bizarrement cause.
Nul n’est venu le pourchasser,
Nul ne le viendra tracasser ;
Il se vautre dans sa paresse.
Les poissons, pour lui, sont sacrés,
Il ne veut pas les massacrer ;
Ils sont l’objet de sa tendresse.