Poème 'Ophélie' de guillaumePrevel

Ophélie

guillaumePrevel

Sur la berge humide que son doigt inquisiteur désigne
Se courbe l’arbre fourbe d’où elle est tombée
Dans cette eau trouble qui est toute glacée
Et où passent en procession silencieuse de vénérables cygnes

Blancs; comme la robe dont elle est habillée
Comme si elle devait se marier dans quelques heures!
Seule elle ramassait un bouquet de belles fleurs
Près de la rivière aux eaux vives qui allaient la démaquiller

De leurs mains froides qui maintenant sournoisement
La font flotter comme un spectre sereinement
Et ont endormi les palpitations de son pauvre cœur

Qui si tôt ne bat plus dans sa jeune poitrine
Qui s’est remplie de l’eau boueuse qui méchamment assassine
Même l’enfance et l’innocence qui est en fleurs.

18 Juillet 2018

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