Poème 'Orgye' de Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT

Orgye

Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT

Sus, sus, enfans ! qu’on empoigne la coupe !
Je suis crevé de manger de la soupe.
Du vin ! du vin ! cependant qu’il est frais.
Verse, garçon, verse jusqu’aux bords,
Car je veux chiffler à longs traits
A la santé des vivants et des morts.

Pour du vin blanc, je n’en tasteray guère ;
Je crains toujours le syrop de l’esguière,
Dont la couleur me pourroit attraper.
Baille moi donc de ce vin vermeil :
C’est luy seul qui me fait tauper,
Bref, c’est mon feu, mon sang et mon soleil.

O qu’il est doux ! J’en ay l’âme ravie,
Et ne croy pas qu’il se trouve en la vie
Un tel plaisir que de boire d’autant:
Fay-moy raison, mon cher amy Faret
Ou tu seras tout à l’instant
Privé du nom qui rime à cabaret.

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