Poème 'Placet futile' de Stéphane MALLARME dans 'Poésies'

Placet futile

Stéphane MALLARME
Recueil : "Poésies"

Princesse ! à jalouser le destin d’une Hébé
Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lèvres,
J’use mes feux mais n’ai rang discret que d’abbé
Et ne figurerai même nu sur le Sèvres.

Comme je ne suis pas ton bichon embarbé,
Ni la pastille ni du rouge, ni Jeux mièvres
Et que sur moi je sais ton regard clos tombé,
Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfèvres !

Nommez-nous… toi de qui tant de ris framboisés
Se joignent en troupeau d’agneaux apprivoisés
Chez tous broutant les voeux et bêlant aux délires,

Nommez-nous… pour qu’Amour ailé d’un éventail
M’y peigne flûte aux doigts endormant ce bercail,
Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Seigneur des arbres morts
    ----------------------------

    L’arbre s’est desséché, mais il n’est pas tombé.
    Sa dryade, peut-être, a le sourire aux lèvres,
    Rêvant du petit troll par sa chasse absorbé
    Ou du faune ingénu qui joue avec les chèvres.

    Par son viril trépas, le chêne est adoubé,
    Car un arbre défunt n’est pas un arbre mièvre ;
    Jamais plus ses rameaux ne se pourront courber,
    Sa forme est d’un sculpteur ou d’un vaillant orfèvre.

    Moi, j’aime fréquenter cet espace boisé
    Où mes chers écureuils semblent apprivoisés,
    Où l’écho bienveillant accueille mes délires.

    Ce bois est un totem, pas un épouvantail,
    La feuille du voisin lui fait un éventail ;
    Arbre, nous te nommons berger de nos sourires.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS