Poème 'Sed non satiata' de Charles BAUDELAIRE dans 'Les Fleurs du Mal'

Sed non satiata

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Les Fleurs du Mal"

Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits,

Je préfère au constance, à l’opium, aux nuits,
L’élixir de ta bouche où l’amour se pavane ;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
Ô démon sans pitié ! verse-moi moins de flamme ;
Je ne suis pas le Styx pour t’embrasser neuf fois,

Hélas ! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l’enfer de ton lit devenir Proserpine !

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Commentaires

  1. Bonjour
    Pour information, ce poème est aussi mis en musique, en chanson par le groupe Anakarsis sur leur chaîne Youtube dont voici le lien.
    https://www.youtube.com/watch?v=pCTQXXmaRbw
    N'hésitez pas à les suivre et à encourager leur travail sur les mots intemporels de Charles Baudelaire

  2. Mirissima
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    C’est une fleur bizarre, elle s’ouvre la nuit,
    Elle est, nous a-t-on dit, venue de La Havane ;
    Un chercheur la décrit dans l’Écho des Savanes,
    Fleur sans utilité, mais qui jamais ne nuit.

    Comme tu t’en doutais, ça fait d’étranges fruits
    Qui dans leur bel habit de gueules se pavanent ;
    Mais on n’en a jamais chargé des caravanes,
    Car de les consommer, ce serait des ennuis.

    Fleur, de te contempler rend songeuse mon âme
    Qui en certains instants y trouve un peu de flamme ;
    Ou peut-être, un clin d’oeil de l’esprit des grands bois.

    Nous aimons caresser ta tige sans épines,
    Capable d’apaiser notre coeur aux abois,
    Ainsi qu’envers Hadès le faisait Proserpine.

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