Si l’aveugle fureur, qui cause les batailles
Si l’aveugle fureur, qui cause les batailles,
Des pareils animaux n’a les coeurs allumés,
Soit ceux qui vont courant ou soit les emplumés,
Ceux-là qui vont rampant ou les armés d’écailles :Quelle ardente Erinnys de ses rouges tenailles
Vous pincetait les coeurs de rage envenimés,
Quand si cruellement l’un sur l’autre animés
Vous détrempiez le fer en vos propres entrailles ?Etait-ce point, Romains, votre cruel destin,
Ou quelque vieux péché qui d’un discord mutin
Exerçait contre vous sa vengeance éternelle ?Ne permettant des dieux le juste jugement,
Vos murs ensanglantés par la main fraternelle
Se pouvoir assurer d’un ferme fondement.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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Sans rien escompter == 無所得
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Il plane au firmament sans livrer de batailles,
Car de très peu d’ardeurs son coeur est allumé ;
Il est inoffensif, ce monarque emplumé,
Lui qui de nul dragon ne brise les écailles.
Aucun désir pervers, dit-on, ne le tenaille,
Son fier esprit n’est pas de rage envenimé ;
Ce grand aigle d’azur, par sagesse animé,
N’a jamais d’amertume au fond de ses entrailles.
Ce paisible sujet sourit à son destin,
Puisqu’il sait que le sort, même s’il est mutin,
Ne saurait apporter de misère éternelle.
Il a peu de fortune et peu de jugement,
Il aime être bercé par les voix fraternelles
De quelques vieux amis lui parlant sagement.