Poème 'Triste Amélie *' de ATOS

Triste Amélie *

ATOS

C’est un cri qui te jette vers lointain
la respiration d’un gouffre
la décadence de l’instinct
C’est l’expression d’une fin

Tu l’entends gueuler cette certitude du rien ?
La gorge de cette pense-bedaine ?
de cette grosse panse sereine ?

« C’est à moi
C’est mon mien- mon bien -
C’est mon nom- c’est ma terre – c’est ma femme – c’est mon chien
c’est ma boite – c’est mon toit – c’est mon du – c’est mon droit –
c’est mon titre – c’est mon puits- c’est mon champs – c’est mon arme »

….C’est ce cri comme un bête,
toujours le même,
qui se jette sur toutes les descentes de trains
sur la route, dans les cales, dans les ports,
et qui referme ses portes sur ta chair

C’est pas un verbe, c’est une haine !

« Aime pas comme moi
Mange pas comme moi
crois pas comme moi
Dis pas comme moi
Dors pas comme moi
obéis pas comme moi
baise pas comme moi
travaille pas comme moi
couleur pas comme moi
peau pas comme moi
approche pas ! »

C’est ce cri qui nous pousse
dans son gouffre,
et, tous, chaque matin,
on s’y noie.

Depuis l’an 2000, au moins 22 000 humains ont perdu la vie en Méditerranée en tentant de rejoindre une rive pour survivre.
(* La Jeune Amélie est le nom de la tartane qui recueillit Edmond Dantés lors de son évasion du Château d’If.)

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