Poème 'Vertige ahurissant' de guillaumePrevel

Vertige ahurissant

guillaumePrevel

Sur l’échafaud lentement dressé
Jours après jours
Le long du cours d’eau pourprée
de ma vie méandreuse
J’ai subi la chute
de l’état de grâce
Et j’ai connu la peur
de ce vertige ahurissant
Dans ma condition solitaire

Sur l’échafaud sauvagement monté
Au cours des années
J’ai subi la chute
sublimée
Qui mène au chemin de la vérité

Et j’ai goûté à m’en noyer le cerveau
cette bienfaisante lumière
Dans ma condition involontaire

Sur l’échafaud aux poutres ébranlées
Années après années
J’ai connu le froid vif et sec
du couperet
Qui m’a subrepticement
Rendu la vue
Et qui a accéléré la chute
verticale
Jusqu’à l’allongement final
dans une boîte
à l’horizontale.

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