Poème '1915' de guillaumePrevel

1915

guillaumePrevel

A Jacques PREVEL

Il fallait une terre rouge
Une terre gorgée par le sang
Et par la haine
Pour te voir naître
Il fallait une gangue renversée
Par le vomi des canons cinéraires
Pour voir s’élever une parole
Une colère
Il fallait que naisse la révolte
Pour que tu traverses la nuit mystique
De cette époque ravagée
Par deux guerres défaites
Il fallait une terre de ta couleur
Une terre rouge
Comme le sang de tes poumons
Malades et étouffés
Pour entendre l’écho puissant
des pierres immortelles
Pour entendre ta voix unique
La voix d’un prophète noir.

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