Poème 'Asperges me' de Paul VERLAINE dans 'Liturgies intimes'

Asperges me

Paul VERLAINE
Recueil : "Liturgies intimes"

Moi qui ne suis qu’un brin d’hysope dans la main
Du Seigneur tout-puissant qui m’octroya la grâce,
Je puis, si mon dessein est pur devant Sa face,
Purifier autrui passant sur mon chemin.

Je puis, si ma prière est de celles qu’allège
L’Humilité du poids d’un désir languissant,
Comme un païen peut baptiser en cas pressant,
Laver mon prochain, le blanchir plus que la neige.

Prenez pitié de moi, Seigneur, suivant l’effet
Miséricordieux de Vos mansuétudes,
Veuillez bander mon coeur, coeur aux épreuves rudes,
Que le zèle pour Votre maison soulevait.

Faites-moi prospérer dans mes voeux charitables
Et pour cela, suivant le rite respecté,
Gloire à la Trinité durant l’éternité,
Gloire à Dieu dans les cieux les plus inabordables,

Gloire au Père, fauteur et gouverneur de tout,
Au Fils, créateur et sauveur, juge et partie,
Au Saint-Esprit, de Qui la lumière est sortie,
Par Quel ainsi qu’une eau lustrale mon sang bout,…

Moi qui ne suis qu’un brin d’hysope dans la main.

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Commentaires

  1. Grande Licorne-Bélier
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    La licorne-bélier peut manger dans la main
    De son jeune berger ; son geste est plein de grâce,
    Car il est délicat, ce monstre à double face,
    Et c’est presque en dansant qu’il poursuit son chemin.

    On trouve son portrait sur de blancs parchemins ;
    Sa généalogie, je n’en ai nulle trace,
    Car il est, sous le ciel, des savoirs qui s’effacent,
    Des notions qui s’en vont, du jour au lendemain.

    Si c’est un animal issu d’un sortilège,
    Peut-être, il sait parler, par un grand privilège ;
    Peut-être, il se souvient de ceux dont il descend.

    Si sa grand-mère était la licorne invisible,
    Ça nous expliquerait ses manières paisibles,
    Son regard amical et son charme innocent.

  2. Seigneur hybride
    ----------

    Subtil est son regard, délicates ses mains,
    On me dit que sa Cour est un havre de grâce;
    Un bienveillant sourire illumine sa face,
    Pour aller au palais sont de plaisants chemins.

    Un moine dit sa gloire au long d’un parchemin,
    Qui laisse dans l’Histoire une bien longue trace
    Et de vigoureux traits qui jamais ne s’effacent;
    Il mène le pays vers de clairs lendemains.

    Le prince est amusé de ce long florilège,
    D’être ainsi célébré lui semble un privilège ;
    Pour en rire à loisir, de son trône il descend.

    Il sait bien que la suite est fort imprévisible,
    Et qu’un jour prendront fin ces époques paisibles,
    Mais il goûte aujourd’hui ses plaisirs innocents.

  3. Opération du Saint Esprit
    --------------

    Sous mon aile j’ai pris les fragiles humains,
    Une vierge mignonne a conçu par ma grâce ;
    Son fils à l’Adversaire a vaillamment fait face,
    Lui qui fut le Salut, la Vie et le Chemin.

    Des scribes l’ont décrit sur quatre parchemins,
    Des hommes par milliards ont marché sur ses traces ;
    Des moines l’ont chanté de leurs voix jamais lasses,
    Eux qui furent vainqueurs de l’Empire Romain.

    Un miracle n’est pas un simple sortilège,
    Car il peut éloigner les démons sacrilèges ;
    Dans l’inframonde obscur chacun d’eux redescend.

    Vous pouvez ressentir ma présence invisible,
    Moi qui sais vous guider vers un bonheur paisible ;
    Pleines sont, grâce à moi, les mains des innocents.

  4. PMHuQDBI

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