Poème 'Au lion de Belfort' de François COPPÉE dans 'Le Cahier rouge'

Au lion de Belfort

François COPPÉE
Recueil : "Le Cahier rouge"

Si je gravais des vers sur ton socle de pierre,
Certes, j’exalterais tes combats glorieux,
O monstre colossal, qui, seul victorieux,
Seul peux montrer les crocs et froncer la paupière.

Je dirais qu’on t’a vu, jusqu’à l’heure dernière,
Fauve géant, qui fus digne des fiers aïeux,
Rejeter loin de toi, sanglant et furieux,
L’assaut des cent chacals pendus à ta crinière.

Mais. je voudrais encore ajouter : Grand lion,
Symbole de colère et de rébellion,
D’un moins sombre avenir tu nous es l’assurance.

Attends, sois, comme tous, patient et muet ;
Mais, si la haine sainte en nous diminuait,
Rugis pour rappeler son devoir à la France !

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Commentaires

  1. Lion-centaure
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    Surgit le lion-centaure, et chacun s'émerveille.
    Ses crins d'or et d'argent, tels de divins cheveux,
    Habillent sobrement son joli corps nerveux ;
    Un dieu vient lui parler, chaque jour, à l'oreille.

    Lui, son arc à la main, sur toute chose, il veille ;
    Galopant par la plaine, il rêve, il est heureux,
    Comme rit de plaisir un tout jeune amoureux.
    Tout au fond de son coeur, des triomphes sommeillent.

    Certains jours, toutefois, nous le trouvons distrait,
    Comme l'est un soldat que tourmente un secret,
    Comme l'est un joueur que la chance abandonne.

    -- Centaure, où vois-tu donc ce péril incertain ?
    Quelle est cette pensée qui fait trembler ta main ?
    -- Une chanson d'humains, dans ma tête, fredonne.

  2. Lion de compagnie
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    Je n’aime point chasser, je reste à la maison,
    La pluie et le beau temps, je les remarque à peine ;
    Je ne sais si je vois la Garonne ou la Seine,
    J’ignore même aussi le temps des floraisons.

    Quand je peux grignoter ce que je trouve bon,
    La chose me procure une joie souveraine ;
    Je ne m’investis point en entreprises vaines,
    Peu me chaut d’acquérir la gloire ou le renom.

    Je suis une peluche et j’en fais mon métier,
    Je ne suis nullement d’un grand fauve héritier ;
    Nul ne peut voir en moi la moindre frénésie.

    Un morceau de fromage, une tranche de pain,
    Quelques grains de raisin et pas trop de pépins :
    Tel est mon idéal, telle est ma poésie;

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