Poème 'Complainte des consolations' de Jules LAFORGUE dans 'Les Complaintes'

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Complainte des consolations

Jules LAFORGUE
Recueil : "Les Complaintes"

Quia voluit consolari.

Ses yeux ne me voient pas, son corps serait jaloux ;
Elle m’a dit : « monsieur… » en m’enterrant d’un geste ;
Elle est tout, l’univers moderne et le céleste.
Soit ! Draguons donc Paris, et ravitaillons-nous,
Tant bien que mal, du reste.

Les Landes sans espoir de ses regards brûlés
Semblaient parfois des paons prêts à mettre à la voile…
Sans chercher à me consoler vers les étoiles,
Ah ! Je trouverai bien deux yeux aussi sans clés,
Au Louvre, en quelque toile !

Oh ! Qu’incultes, ses airs, rêvant dans la prison
D’un cant sur le qui-vive au travers de nos hontes !
Mais, en m’appliquant bien, moi dont la foi démonte
Les jours, les ciels, les nuits, dans les quatre saisons
Je trouverai mon compte.

Sa bouche ! à moi, ce pli pudiquement martyr
Où s’aigrissent des nostalgies de nostalgies !
Eh bien, j’irai parfois, très sincère vigie,
Du haut de notre-dame aider l’aube au sortir
De passables orgies.

Mais, tout va la reprendre ! -alors tout m’en absout.
Mais, elle est ton bonheur ! -non ! Je suis trop immense,
Trop chose. Comment donc ! Mais ma seule présence
Ici-bas, vraie à s’y mirer, est l’air de tout:
De la femme au silence !

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