Poème 'La Trêve' de François COPPÉE dans 'Le Reliquaire'

La Trêve

François COPPÉE
Recueil : "Le Reliquaire"

La fatigue nous désenlace.
Reste ainsi, mignonne. Je veux
Voir reposer ta tête lasse
Sur l’or épais de tes cheveux.

Tais-toi. Ce que tu pourrais dire
Sur le bonheur que tu ressens
Jamais ne vaudrait ce sourire
Chargé d’aveux reconnaissants.

Sous tes paupières abaissées
Cherche plutôt à retenir,
Pour en parfumer tes pensées,
L’extase qui vient de finir.

Et pendant ton doux rêve, amie,
Accoudé parmi les coussins,
Je regarderai l’accalmie
Vaincre l’orage de tes seins.

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Commentaires

  1. Qui dira les pouvoirs d'une vibrante plume
    Quand la partie adverse est imprégnée d'écume
    Quand les corps sur le lit sont des bestiaux qui fument
    Coeur contre coeur battants deux silex qui s'allument

    Puis la plume devient la pénétrante lame
    Qui s'introduit au fond d'un volcan plein de flammes
    Dans l'écho des deux voix qui leur bonheur proclament
    Tandis que dans les airs des anges les acclament

    Oubliant cette vie oubliant nos problèmes
    Perdus dans cette danse en forme de poème
    Devenant de l'amour le composite emblème

    Soudain quand nos deux corps ne trouvent plus la rime
    Ils quittent à regret les rivages sublimes
    Tremblant à l'unisson dans un soupir ultime

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