Poème 'Le chien errant' de guillaumePrevel

Le chien errant

guillaumePrevel

Il s’est recroquevillé au pied du lampadaire
A l’écart de la menace âcre et cruelle
Que les hommes avaient peser sur lui dans cette ruelle
La nuit à présent le protégeait de la méchanceté lapidaire

Et il soigne maintenant de sa langue rapeuse les blessures
Infligées par la bêtise et la cruauté atroce
Par la plus brute et méprisable des bêtes féroces
Et il lèche ses plaies pour retenir sa vie de fêlures

En frémissant dans la nuit aux ombres affamées
Léchant, abruti de douleur son corps enflammé
Et Coré lentement étend sur lui son voile mortifère

Méprisant les efforts et les soins effrénés
Éteignant le feu de sa pauvre vie d’animal
Et le laisse sur le trottoir tel un mort du cercueil émané.

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