Poème 'Le nocher des enfers' de guillaumePrevel

Le nocher des enfers

guillaumePrevel

Quand je serai épuisé d’errer
parmi les vivants
Aux regards de morts
J’irai m’étendre
dans la verte prairie
Et j’attendrai la douce rosée
de sueur maladive
Qui refroidira mon front brûlant.

Quand je serai exténué d’errer
parmi les morts
Aux regards de vivants
J’irai m’allonger dans ce cercueil
au bois pourrissant
Et j’écouterai les psaumes
monotones des prêtres
morts-vivants

Quand je serai accablé
par le ridicule de cette agonie
J’irai me coucher sous la pluie
d’eau bénite.

Quand je serai mort
je pourrai monter dans la barque
Du nocher des enfers
L’âme libérée
Et je pourrai visiter
d’autres terres
d’autres chimères.

Décembre 99

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