Poème 'Le vieil orfèvre' de José-Maria de HEREDIA dans 'Les Trophées'

Le vieil orfèvre

José-Maria de HEREDIA
Recueil : "Les Trophées"

Mieux qu’aucun maître inscrit au livre de maîtrise,
Qu’il ait nom Ruyz, Arphé, Ximeniz, Becerril,
J’ai serti le rubis, la perle et le béryl,
Tordu l’anse d’un vase et martelé sa frise.

Dans l’argent, sur l’émail où le paillon s’irise,
J’ai peint et j’ai sculpté, mettant l’âme en péril,
Au lieu de Christ en croix et du Saint sur le gril,
Ô honte ! Bacchus ivre ou Danaé surprise.

J’ai de plus d’un estoc damasquinés le fer
Et, pour le vain orgueil de ces oeuvres d’Enfer,
Aventuré ma part de l’éternelle Vie.

Aussi, voyant mon âge incliner vers le soir,
Je veux, ainsi que fit Fray Juan de Ségovie,
Mourir en ciselant dans l’or un ostensoir.

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Commentaires

  1. Quand vint la Saint-Éloi, ils furent trois orfèvres
    Invités à dîner chez un autre bourgeois,
    Orfèvre lui aussi. Installés sous son toit,
    Dans des breuvages forts ils ont trempé leurs lèvres.

    Le plus ivre des trois dit « Foin des plaisirs mièvres !
    Car nous leur préférons l'orgie de bon aloi. »
    Chacun put éprouver leur amoureux émoi,
    Leur rut démesuré, leur priapique fièvre.

    Ils ont honoré la maîtresse de maison,
    La demoiselle aussi, et même le patron
    Qui ne s'attendait point à pareille aventure ;

    Ils convoitent le chat, qui aussitôt s'enfuit ;
    On les vit sous la lune, au milieu de la nuit,
    Poursuivant l'animal au long de la toiture.

  2. Délectable, Ô Cochonfucius!

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  4. Pichet tripode
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    Je suis plein d’allégresse et de jus de cerise,
    Posé sur l’établi d’un enchanteur subtil ;
    C’est un bon magicien qui ne fait rien de vil,
    Mais qui à plaisanter bien souvent s’autorise.

    Quelquefois, dans un tube, un mélange s’irise,
    Et je ne sais s’il met nos meubles en péril ;
    Les choses que j’entends grésiller sur le gril,
    Je ne les connais point, mon âme en est surprise.

    Un pantin veut courir sur ses jambes de fer,
    Un incube appelé surgit de son enfer ;
    Les objets vont dansant, fort heureux d’être en vie.

    Tout se calme pourtant quand arrive le soir,
    Ils ont assez bougé, ils n’en ont plus envie,
    Même une hostie s’endort au fond d’un ostensoir.

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José-Maria de HEREDIA

Portait de José-Maria de HEREDIA

José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]

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