Poème 'Les fantômes' de marisolle

Les fantômes

marisolle

Cette nuit, dans le jardin de ma voisine, sont apparus des personnages. La nuit était d’un noir profond. Aucune lune ne venait jeter un rayon de lumière sur ce paysage endormi.

D’abord, ce fut une lumière bleutée, goutte dans l’obscurité, posée sur du feuillage, bientôt deux puis trois, puis sept puis dix et finalement treize lumières se mirent à osciller et cela faisait un bel effet.

Toutes ces lumières se mirent soudain à murmurer doucement, mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm…………………

Alors le vent se leva, doucement, presque tendrement et balança les feuillages, leur imprimant un mouvement d’avant en arrière, comme balancelle, puis les faisant tournoyer lentement, sensuellement, puis enfin les agita en tous sens.

Le murmure s’amplifiait et les lumières semblaient prendre de l’ampleur, s’allongeant, grandissant.

Alors des voix se firent entendre dans le chant monotone.

Vous êtes là mes toutes-belles,?

oui,maman.

Nous sommes bien arrivées, mes toutes-belles ?

oui, maman.

Avez-vous tout ce que vous désiriez, mes toutes-belles ?

Oui, maman

Et dans la nuit, le vent ralentit et comme une berceuse venue d’un autre monde, entama une valse langoureuse, les faisant tourner, ondoyer et les lumières faisaient cercles, circonvolutions, arabesques, et il semblait que les étoiles là-haut leur répondaient.

Puis tout se calma. Les lumières se firent lumignons, puis loupiotes et enfin s’éteignirent et ce fut le silence profond des sommeils sans peines ni soucis.

Le soleil se leva, sans se presser, il avait le tour du monde à faire et du temps pour y penser.

Dans le jardin de ma voisine, rien, pas une feuille, pas une branche n’a bougé. Où sont-elles donc les filles de la nuit ?

Aurais-je rêvé ?

Alors j’attendis le soir impatiemment et me mis à la fenêtre, lumières éteintes. La même nuit s’installa, bien noire et soudain, une lumière puis deux puis… treize !

Elles étaient toutes là et la voix retentit :

Vous êtes là mes toutes-belles ?

Oui, maman.

Nous sommes bien arrivées, mes toutes-belles ?

Oui, maman.

Avez-vous tout ce que vous désiriez, mes toutes-belles ?

Oui, maman.

Et ce soir-là, le vent ne se leva pas. L’air devint silencieux, pesant immobile, sans un souffle.

Alors monta vers les étoiles, le même murmure que la veille : mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm….

Puis soudain, oscillant les treize lumières semblèrent grandir, grandir, devenaient de longues trainées de lumière bleue ! Elles oscillèrent d’avant en arrière durant un temps puis tout s’apaisa et le silence revint, profond.

Quand l’aube pointa à l’horizon, les lumières devinrent peu à peu plus pâles, moins bleues et soudain disparurent complètement !

Dans le jardin de ma voisine, plus rien ! plus une seule lumière ne racontait ce qui s’était passé ces nuits-là !

La troisième nuit me vit à la fenêtre espérant contre raison voir revenir les personnages merveilleux.

La nuit s’étendit sur toute chose, bien noire et bien opaque.

Pas une lumière ne vint se poser sur les feuillages, pas un murmure ne chanta à mon oreille.

Déception !

Où étaient-elles passées ces cruelles qui m’avaient fait espérer un univers de merveilles ?

Alors, pour les attirer, je dis

Vous êtes là mes toutes-belles ?

Nous sommes bien arrivées, mes toutes-belles ?

Avez-vous tout ce que vous désiriez, mes toutes-belles ?

Mais rien ne vint chanter à mon oreille et… Je m’endormis sur le bord de la fenêtre.

Ce fut ce matin-là, la fauvette dans le lilas qui chanta joyeusement et son chant me réveilla !

Le soleil était déjà haut dans le ciel, malgré les nuages qui le cachaient.

Et dans le jardin de ma voisine, des personnages Ô merveilles, semblaient sortir de terre.

Différentes le jour, mais ce devaient être, celles-là, les reines de la nuit.

Alors, je me précipitai contre la haie et voici ce que je découvris : des fantômes

en plein jour !

Incroyable tout de même et ils semblaient danser, se faisant révérence, amabilités.

J’en demeurai bouche bée.

Mais soudain, le soleil sortit de derrière un nuage épais et voici ce que je vis :

Les pieds de tomates que Martine avait repiqués et qu’elle avait protégés par des sacs de plastique accrochés à des tuteurs !!

Je me fis toute petite contre la haie et rentrai bien vite, et ne parlai à personne de cette aventure, sauf à vous, bien sûr, car je sais que, sur vous, je peux compter !!

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