Mignonne, allons voir si la rose
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Poème préféré des membres
LOLICID, Lelys, Mana56, TEUW, MALICE, guillaumePrevel, verlaine2017, tiotblutte02100 et Gilamar ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Pierre de RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de... [Lire la suite]
- Ode en dialogue des yeux et de son coeur
- Foufroye moy de grace ...
- Ode en dialogue, l'Espérance et Ronsard
- Si mille oeillets, si mille liz j'embrasse
- Odelette à sa maistresse
- Quand je suis tout baissé sur votre belle...
- Pourtant si ta maîtresse...
- Autre du même à la même dame
- Douce Maîtresse
- Le boyteus mari de Vénus ...
- Quand vous serez bien vieille, au soir, à... (8)
- Je vous envoye un bouquet que ma main (6)
- Ce beau corail, ce marbre qui soupire (4)
- Ange divin, qui mes plaies embaume (4)
- Madrigal (4)
- Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle (4)
- Bien que les champs, les fleuves et les lieux (3)
- Mignonne, allons voir si la rose (3)
- Meschantes nuicts d'hyver (3)
- Je voudrais être Ixion et Tantale (3)
Face à la fuite du temps le Poète invite son amie à "cueillir les roses de la vie" comme il dira dans les "Sonnets pour Hélène", en déclinant à sa manière le thème épicurien du "Carpe diem" d'Horace.
Bonjour,
A Cassandre :
Revoir la mise en forme il s'agit d'un sonnet qui se présente ainsi
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Un sonnet allongé !
Dix-huit vers
au lieu de quatorze ?
Pourquoi pas...