Poème 'Myrrhe bruloit jadis d’une flamme enragée' de Etienne JODELLE dans 'Contr'amours'

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Myrrhe bruloit jadis d’une flamme enragée

Etienne JODELLE
Recueil : "Contr'amours"

Myrrhe bruloit jadis d’une flamme enragée,
Osant souiller au lict la place maternelle
Scylle jadis tondant la teste paternelle,
Avoit bien l’amour vraye en trahison changée.

Arachne ayant des Arts la Deesse outragée,
Enfloit bien son gros fiel d’une fierté rebelle :
Gorgon s’horrible bien quand sa teste tant belle
Se vit de noirs serpens en lieu de poil chargée :

Medée employa trop ses charmes, et ses herbes,
Quand brulant Creon, Creuse, et leurs palais superbes
Vengea sur eux la foy par Jason mal gardée

Mais tu es cent fois plus, sur ton point de vieillesse
Pute, traîtresse, fiere, horrible, et charmeresse
Que Myrrhe, Scylle, Arachne, et Meduse, et Medée.

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Commentaires

  1. Une flamme
    ---------

    Un fauve en travers du sentier,
    Porteur d’une flamme qui brille ;
    Lui, qui n’a rien d’un joyeux drille,
    Est un prédateur sans pitié.

    Il ne fera pas de quartier,
    Pas même à des petites filles ;
    Il désolera les familles
    Dans ces parages forestiers.

    Bergers, gardez bien vos troupeaux,
    Sinon le monstre aura leur peau ;
    De massacrer, ça l’émoustille.

    De ses proies restent des lambeaux
    Qu’il offre à ses amis corbeaux ;
    Leur ventre plein, ils s’éparpillent.

  2. (mais un monde sans flamme
    te refroidirait l'âme.).

  3. Planète Fivandra
    --------------------

    Ici, pas le moindre sentier,
    Pas la moindre flamme qui brille ;
    Aucun insecte ne sautille
    En nul endroit, ça fait pitié.

    Ici, nul fils de charpentier,
    Ici pas de Sainte Famille ;
    Pas de bestioles qui fourmillent,
    Pas d’amour et pas d’amitié.

    Tu n’y verras aucun troupeau,
    Ni nul endroit pour boire un pot ;
    Non plus de femmes ni de filles.

    Tu n’entendras aucun corbeau ;
    Un tel endroit n’a rien de beau,
    Dès que je peux, je décanille.

  4. Saint Tryphon
    ----------

    Je parle au fils du charpentier,
    C'est un ami de ma famille ;
    Il plaisante, ce joyeux drille,
    Il pourrait en faire un métier.

    Il badine avec ma moitié
    Qui d'un légionnaire est la fille ;
    Nous buvons de la camomille
    Et mangeons les fruits du dattier.

    Puis il retourne à son troupeau,
    D'apôtres, grands buveurs de pots
    Chez la tavernière gentille.

    Quand il sortira du tombeau,
    L'augure dit qu'il fera beau ;
    Des prisons s'ouvriront les grilles.

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Etienne JODELLE

Portait de Etienne JODELLE

Étienne Jodelle, né en 1532 à Paris où il est mort en juillet 1573, est un poète et dramaturge français. Membre de la Pléiade, il s’efforça d’en appliquer les principes à l’art théâtral. Il fut le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Il apparaît comme un précurseur de la tragédie à... [Lire la suite]

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