Pseaume troisième
Dieu quel amas herissé de mutins, quel peuple ramassé !
Ô que de folles rumeurs, et que de vaines fureurs !
Ils ont dit : Cet homme est misérable, le pauvre ne sent prest
Rien de secours de ce lieu, rien de la force de Dieu.
Mais c’est mentir à eux : Dieu des miens contre mes haineux
Est le pavois seur et fort, contre le coup de la mort.
Par lui je hausse le front, lui qui m’entend, lui qui du S. mont
Tant eslevé, chaque fois preste l’oreille à ma voix.
Dont dormir m’en irai ; de tressauts, ni de crainte je n’aurai.
Puis resveillé ne m’assaut crainte, frayeur, ni tressaut :
J’ai de sa main seurté, de sa main n’ont sans peine presté
L’ombre du son le sommeil, l’aube du jour le resveil.
Vienne la tourbe approcher, courir, enceindre, ou se retrancher,
Quand ils m’assiegeront, mille de file et de front,
Dieu qui a veu le dedans du Malin, lui brisera les dents,
D’ire le coeur escuniant, langue, palais blasphémant
Dieu sçaura le salut de Sion bien conduire à son but,
Mesme le coeur des siens remplir et croistre de biens.
Gloire soit au Pere, et Fils et à l’Esprit, source des esprits
Tel qu’il soit et sera-t-il, aux siècles, ainsi soit-il.
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Théodore Agrippa d'AUBIGNÉ
Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci. Théodore décide alors de rédiger la plus grande... [Lire la suite]
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- Soupirs épars, sanglots en l'air perdus... (3)
- J'ouvre mon estomac, une tombe sanglante... (2)
- Puisque le cors blessé, mollement estendu (2)
- Au temps que la feille blesme... (2)
Ineffable Trinité
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Hypostases de Dieu, que savons-nous de vous ?
Par votre volonté, au Ciel et sur la Terre,
Le sel reste du sel, la pierre reste pierre,
Cette stabilité, c’est un bienfait pour nous.
Par votre volonté l’agneau nourrit le loup,
Le soleil éclatant chauffe les fleurs de serre,
L’éclair est capturé par le paratonnerre,
Le mauvais temps s’achève, et survient le temps doux !
Par votre volonté, ce coeur dans ma poitrine,
(Qui est tout juste gros comme une mandarine)
Me permet de souffrir, de vivre et de rimer ;
Et je trouve, avant tout, que la planète est belle :
Bien qu’étant le décor d’aventures cruelles,
C’est autre chose aussi, c’est un lieu pour aimer.