Poème 'Que l’on jette ces lis …' de Jean MORÉAS dans 'Les Syrtes'

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Que l’on jette ces lis …

Jean MORÉAS
Recueil : "Les Syrtes"

Que l’on jette ces lis, ces roses éclatantes,
Que l’on fasse cesser les flûtes et les chants
Qui viennent raviver les luxures flottantes
A l’horizon vermeil de mes désirs couchants.

Oh ! Ne me soufflez plus le musc de votre haleine,
Oh ! Ne me fixez pas de vos yeux fulgurants,
Car je me sens brûler, ainsi qu’une phalène,
A l’azur étoilé de ces flambeaux errants.

Oh ! Ne me tente plus de ta caresse avide,
Oh ! Ne me verse plus l’enivrante liqueur
Qui coule de ta bouche – amphore jamais vide -
Laisse dormir mon coeur, laisse mourir mon coeur.

Mon coeur repose, ainsi qu’en un cercueil d’érable,
Dans la sérénité de sa conversion ;
Avec les regrets vains d’un bonheur misérable,
Ne trouble pas la paix de l’absolution.

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Commentaires

  1. Il a, ce petit vin, des couleurs épatantes.
    En plus, sur l'estomac, il n'est pas bien méchant.
    Il peut rendre bavarde une langue hésitante
    Et conduire une fille à des aveux touchants.

    Rien de tel qu'un godet pour bien reprendre haleine,
    Pour chanter ses amours en des vers fulgurants,
    Pour que chacun se marre ainsi qu'une baleine
    Et pour faire surgir des couplets hilarants.

    Remets-en donc un peu, puisque mon verre est vide,
    Remplis aussi le tien, car tu en es avide,
    Le vin, dit le poète, induit la joie au coeur,

    Qu'il soit jeune et fruité, ou sombre et vénérable,
    Qu'il soit bu par un riche ou par un misérable,
    Des tristesses du jour, ce nectar est vainqueur.

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