Poème 'Que ne m’avez-vous averti' de marisolle

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Que ne m’avez-vous averti

marisolle

Que ne m’avez-vous averti
que ce n’était pas lui
que j’aimais, mais vous.
Que ne me l’avez-vous dit !
Je n’aurais pas perdu ce temps
à tenter de m’en débarrasser !
Je l’ai pourfendu, dépecé,
os à os, membre à membre,
pour chaque fois, le voir renaître !
Que ne me l’avez-vous seriné !
Sur tous les tons,
dans toutes les langues,
en chanson, en tirade, en prière,
ou en poème.
Un poème si doux à l’oreille
ainsi que ceux que vous murmuriez
en m’assurant que bien sûr,
vous ne m’aimiez ni d’Eve ni d’Adam.
Fi, Monsieur ! cruauté !
Mais je vous pardonne à présent,
puisque vous voici enfin revenu
de ce long voyage,
arrêtez-vous un peu et vous asseyez
près de moi pour me conter ce que furent
ces années passées loin de moi.
Combien vous fûtes malheureux
de devoir me mentir ainsi,
me conter billevesées et balivernes
pour me libérer enfin de mes chaînes.
Je vous pardonne, ami et me promettez
à présent, de ne jamais plus me quitter.

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