Poème 'Rubans' de Paul ÉLUARD dans 'Répétitions'

Rubans

Paul ÉLUARD
Recueil : "Répétitions"

L’alarme matérielle où, sans excuse, apparaît la douleur future.

C’est bien : presque insensible. C’est un signe de plus de dignité.

Aucun étonnement, une femme ou un gracieux enfant de toile fine et de paille, idées de grandeur,

Leurs yeux se sont levés plus tôt que le soleil.

*

Les sacrifiés font un geste qui ne dit rien parmi la dentelle de tous les autres gestes, imaginaires, à cinq ou six, vers le lieu de repos ou il n’y a personne.

Constaté qu’ils se sont réfugiés dans les branches nues d’une politesse désespérée, d’une couronne taillée à coups de vent.

Prendre, cordes de la vie. Pouviez-vous prendre plus de libertés ?

*

De petits instruments,

Et les mains qui pétrissent un ballon pour le faire éclater, pour que le sang de l’homme lui jaillisse au visage.

Et les ailes qui sont attachées comme la terre et la mer.

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Commentaires

  1. Une île de sinople
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    L'île est plaisante à voir mais il n'y vit personne ;
    Sans ferme, sans village, un vaste tapis vert,
    Le vent tiède en été, puis la bise en hiver,
    Une tour, de laquelle aucune heure ne sonne.

    Même, on pourrait s'attendre à croiser des fantômes ;
    Ceux d'anciens habitants, depuis longtemps enfuis,
    Qui reviendraient hanter les désolantes nuits
    De ce havre perdu, de ce piteux royaume.

    J'aimerais, sur cette île, être un très vieil oiseau
    Pour entendre, le jour, les rumeurs océanes ;
    Quand les chants d'autrefois traverseraient mon crâne,
    Les accompagnerait la danse des roseaux.

  2. Trois tours de sinople
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    En ce lieu logent trois prophètes
    Qui vaticinent tour à tour ;
    Vivant en entente parfaite,
    Ils occupent trois belles tours.

    Devant la foule stupéfaite
    Ils ont fait quelques savants tours ;
    C’était pour célébrer la fête
    Des anges et de leur retour.

    De sagesse ils sont réceptacles
    Et témoins de plusieurs miracles ;
    Leur âme est toujours en éveil.

    Un démon parfois les enivre
    Et leur fournit de mauvais livres ;
    Ils tombent dans un noir sommeil.

  3. Rubans

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Paul ÉLUARD

Portait de Paul ÉLUARD

Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel (14 décembre 1895 à Saint-Denis – 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont ), est un poète français. C’est à l’âge de vingt et un ans qu’il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et est l’un des... [Lire la suite]

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