Poème 'Sonnet d’été' de Germain NOUVEAU dans 'Premiers poèmes'

Sonnet d’été

Germain NOUVEAU
Recueil : "Premiers poèmes"

Nous habiterons un discret boudoir,
Toujours saturé d’une odeur divine,
Ne laissant entrer, comme on le devine,
Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.

Une blonde frêle en mignon peignoir
Tirera des sons d’une mandoline,
Et les blancs rideaux tout en mousseline
Seront réfléchis par un grand miroir.

Quand nous aurons faim, pour toute cuisine
Nous grignoterons des fruits de la Chine,
Et nous ne boirons que dans du vermeil ;

Pour nous endormir, ainsi que des chattes
Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;
Nous oublirons tout, – même le soleil !

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Commentaires

  1. Barde en un discret boudoir,
    Pris d’inspiration divine ;
    Il va, comme on le devine,
    Tracer des vers jusqu’au soir.

    Puis il se met en peignoir,
    Grattant sur sa mandoline
    Des accords de mousseline
    Qui font rêver le miroir.

    Il fait un peu de cuisine
    (Un art qu’il apprit en Chine)
    Et goûte le vin vermeil.

    Il guette au jardin la chatte ;
    Il s’allonge sur sa natte,
    Songeant à d’autres soleils.

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Germain NOUVEAU

Portait de Germain NOUVEAU

Germain Marie Bernard Nouveau, né le 31 juillet 1851 à Pourrières (Var) où il est mort le 4 avril 1920, est un poète français. Il est l’aîné des 4 enfants de Félicien Nouveau (1826-1884) et de Marie Silvy (1832-1858). Germain Nouveau perd sa mère alors qu’il n’a que sept ans. Il est élevé par son... [Lire la suite]

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