Poème 'Sonnet liminaire' de François COPPÉE dans 'Les Paroles sincères'

Sonnet liminaire

François COPPÉE
Recueil : "Les Paroles sincères"

Dans cent lettres d’amour, Lisette et la Marquise
Ont mis, pour un jeune homme, autrefois leur aveu.
Vieillard, il les relit, un soir, les jette au feu,
Et garde seulement la plus tendre, l’exquise.

O Poète, tu crois que la gloire est conquise.
C’est fait. Il est enfin déniché, l’Oiseau bleu !
Mais combien de tes vers te survivront ? Bien peu.
Le Temps, critique dur, n’en fera qu’à sa guise.

Qu’importe ! Un livre encor sort de ton encrier.
Ayant fait de ton mieux, comme un brave ouvrier,
Écris « Bon à tirer » sur la dernière épreuve ;

Et, sans plus de souci de la Postérité,
Sens-toi le cœur joyeux et fier d’avoir planté
Le bouquet des maçons sur une maison neuve.

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