Poème 'Sonnet transfiguré de désir' de FAB

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Sonnet transfiguré de désir

FAB

Mon corps est une église où je prie ses faveurs
Et ses saints de nourrir mon âme et mon ardeur
De poète imparfait qui voudrait composer

Les aphorismes du désir, cantiques des cantiques
Les jardins parfumés de mes rêves mystiques
Et des sermons si purs d’amours décomposées.

Entends le doux blasphème inspiré de ma chaire
Dans l’extase inouïe comme une expiation
Du paradis perdu, belle exhalation
Des regrets de ma vie devenue un enfer.

Mon corps est une tombe où je plie mes suaires
Puant de mes sueurs et mes dévotions
Desservant ses vertus au feu des passions :
Plus il y a de chair, plus il y a de vers.

Mon corps est une stèle où je lis ma névrose
Ruisselante et troublée, la jouissance arrose
Mes oraisons et floraisons. Ô dieu. Ô terre

Qui me ravit à moi-même, et me manque et me sature
De la poésie nue au creux des Écritures.
Plus il y a de chair, plus il y a de vers.

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