Sous les saules
L’étrange oiseau dans la cage aux flammes
Je déclare que je suis le bûcheron de la forêt d’acier
que les martes et les loutres sont des jamais connues
l’étrange oiseau qui tord ses ailes et s’illumine
Un feu de Bengale inattendu a charmé ta parole
Quand je te quitte il rougit mes épaules et l’amour
Le quart d’heure vineux mieux vêtu qu’un décor lointain
étire ses bras débiles et fait craquer ses doigts d’albâtre
À la date voulue tout arrivera en transparence
plus fameux que la volière où les plumes se dispersent
Un arbre célèbre se dresse au-dessus du monde
avec des pendus en ses racines profondes vers la terre
c’est ce jour que je choisis
Un flamboyant poignard a tué l’étrange oiseau dans la cage de flamme
et la forêt d’acier vibre en sourdine illuminée par le feu des mortes giroflées
Dans le taillis je t’ai cachée dans le taillis qui se proclame roi des plaines.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]
Ambidragon bûcheron
-----------------------
Cet ambidragon habite en Essonne,
Il n’a, semble-t-il, jamais vu la mer ;
Au bois de sapins et de chênes verts,
Sitôt qu’il surgit, les arbres frissonnent.
Ce bûcheron fou, ça les désarçonne,
Et ses ailerons qui brassent de l’air
Sans se reposer, l’été ni l’hiver,
Et ne respectant ni rien ni personne.
Ce temps de tourments, quand finira-t-il ?
Nous le diras-tu, monstre peu subtil ?
Quand deviendras-tu un écologiste ?
Ainsi se plaignaient les arbres d’ici ;
De l’ambidragon, le coeur endurci
Resta sans pitié, je trouve ça triste.