Poème 'Tes amants et maîtresses' de Robert DESNOS dans 'C'est les bottes de 7 lieues cette phrase « Je me vois »'

Tes amants et maîtresses

Robert DESNOS
Recueil : "C'est les bottes de 7 lieues cette phrase « Je me vois »"

À Janine

On n’inscrit pas d’initiales à la craie
dans la forêt blanche de l’amour.
Un éternel faucheur efface les tableaux noirs des calculateurs
ville de gélatine complaisante aux araignées tu trembles à ma voix
La fumée tient une grande place dans ma vie.
Et quelque tigre féroce a décalqué
sur ma poitrine le reflet de ses yeux jaunes.
Une enceinte de tabac et d’iris
Voilà la forteresse
du tribunal de la
rivière où voltigent
cent poissons.

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Commentaires

  1. Sagesse de l’ambitigre
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    C’est un grand érudit, maître de l’exégèse,
    Il sait toujours comment aux sources remonter ;
    Les récits de jadis, il peut les raconter,
    À l’école déjà je le trouvais balèze.

    Il commente à loisir la poésie anglaise,
    De chaque oeuvre tragique il voit les bons côtés ;
    Même, du coq à l’âne il s’amuse à sauter,
    Mêlant habilement la thèse et l’antithèse.

    Quand il fut amoureux, sa plume s’égarait,
    Car en de tels instants l’esprit se désassemble ;
    Il n’a plus ce problème, à ce qu’il me paraît.

    Il fait ce qu’il préfère et ce qui bon lui semble ;
    Je l’entendis souvent qui des blagues narrait
    Pour une tavernière, ils en ont ri ensemble.

  2. Forteresse précaire
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    Ici vivent trois égarés,
    Trois malheureux rois sans couronne ;
    Ils vivent de ce qu’on leur donne,
    Ces monarques désemparés.

    Dans leur petit jardin carré,
    Les récoltes ne sont point bonnes ;
    Peu s’en faut qu’ils ne l’abandonnent,
    Tant ce courtil est mal barré.

    Nul sujet ne leur fut fidèle,
    Bientôt s’éteindra leur chandelle ;
    Le froid viendra les assaillir.

    Les murs abritent leur paresse
    Et tous leurs espoirs disparaissent ;
    Sans nul doute, ils vont défaillir.

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