Poème 'Vitrail' de François COPPÉE dans 'Poëmes Divers'

Vitrail

François COPPÉE
Recueil : "Poëmes Divers"

A Paul Verlaine

Sur un fond d’or pâli, les saints rouges et bleus
Qu’un plomb noir délimite en dessins anguleux,
Croisant les bras, levant au ciel un œil étrange :
Marc, brun, près du lion ; Mathieu, roux, près de l’ange
Et Jean, tout rose, avec l’oiseau des empereurs ;
Luc, et son bœuf, qui fait songer aux laboureurs
Dont le Messie aux Juifs parle en ses paraboles :
Tous désignant d’un doigt rigide les symboles
Écrits sur un feuillet à demi déroulé ;
Notre Dame la Vierge, au front immaculé,
Présentant sur ses bras Jésus, le divin Maître,
Qui lève ses deux doigts pour bénir, comme un prêtre;
Le bon Dieu, blanc vieillard qu’entourent les élus
Inclinés sous le vol des Chérubins joufflus ;
Et le Christ, abreuvé de fiel et de vinaigre,
Cambrant sur le bois noir son torse jaune et maigre.

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Commentaires

  1. Soleil austral
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    Je suis le fier soleil, habitant du ciel bleu ;
    Je m'y installe aussi lorsqu'il est nébuleux,
    Et même dans la pluie (on dit que c'est étrange,
    Mais c'est ce qu'aiment bien mes compagnons, les anges).

    J'éclaire, devant eux, la voie des empereurs,
    Le chemin des flâneurs, les boeufs des laboureurs,
    J'interviens dans le conte et dans la parabole,
    Sur drapeaux et blasons, je suis un vrai symbole.

    Tous aiment mon trajet, lentement déroulé,
    Mon regard rayonnant, mon corps immaculé,
    Mon rôle en l'univers, qui est celui d'un Maître
    (Mais je fais bien semblant d'obéir à vos prêtres !)

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