C’est lâche!…
C’est lâche! J’aurais dû me fâcher, j’aurais dû
Lui dire ce que c’est qu’un bonheur attendu
Si longtemps et qui manque, et qu’une nuit pareille
Qu’on passe, l’œil fixé sur l’horloge et l’oreille
Tendue au moindre bruit vague de l’escalier.
C’est lâche ! J’aurais dû me faire supplier,
Avoir à pardonner la faute qu’on avoue
Et boire en un baiser ses larmes sur sa joue.
Mais elle avait un air si tranquille et si doux
Qu’en la voyant je suis tombé sur les genoux ;
Et, me cachant le front dans les plis de sa jupe,
J’ai savouré longtemps la douceur d’être dupe.
Je n’ai pas exigé de larmes ni d’aveux,
Car ses petites mains jouaient dans mes cheveux ;
Tandis que ses deux bras m’enlaçaient de leur chaîne,
D’avance j’absolvais la trahison prochaine,
Et, vil esclave heureux de reprendre ses fers,
J’ai demandé pardon des maux que j’ai soufferts.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
- Récits épiques - La Réponse de la Terre
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- À Brizeux
- Récits épiques - Blasphème et Prière
- Chant de Guerre Ciracassien
- Jeunes filles - Souvenir du Danemark
- Récits épiques - Mort du général...
- À l'Empereur Frédéric III
- Récits épiques - L'Hirondelle du Bouddha
- Préface d'un livre patriotique
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire