Poème 'Ferrum Est Quod Amant' de François COPPÉE dans 'Poëmes Divers'

Ferrum Est Quod Amant

François COPPÉE
Recueil : "Poëmes Divers"

A Jose Maria de Heredia

Sous les pleurs du jet d’eau qui bruit dans la vasque,
Armide étreint les flancs du héros enchaîné.
Près d’Ares, qui de sang ruisselle, Dioné
Mêle ses fins cheveux aux crins rudes d’un casque

Donc, ô femme, toujours ton caprice fantasque
Aux boucles des brassards s’accroche fasciné.
Ton orgueil, par le glaive absurde dominé,
Tombe aux pieds des pesants pourfendeurs comme un masque.

Si tu t’offres ainsi, lubrique, à ces vainqueurs,
C’est qu’ils ont comme toi versé le sang des cœurs.
C’est que ta lèvre rouge est pareille à des traces

Sanglantes sur l’épée aux sinistres éclairs,
Et que, mieux qu’au miroir, dans l’acier des cuirasses
Tu te plais à mirer tes yeux cruels et clairs.

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Commentaires

  1. Méditation du coq du toit
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    Je contemple d'en haut la cour aux grandes vasques,
    Sur le sommet du toit par l'honneur enchaîné.
    Je n'imiterai pas le guerrier forcené
    Qui s'approche de l'eau pour en emplir son casque;

    Je suis un coq gardien, pas un oiseau fantasque,
    Pas un jars au jardin par les fleurs fasciné,
    Et le vaste horizon, par mes yeux dominé,
    En vain, quand vient le soir, de nuages se masque.

    En vain, l'orage noir déchaîne ses éclairs,
    Leur flamme ne saurait émouvoir Chantecler ;
    Son âme d'un orgueil éternel se cuirasse.

    Vous pouvez m'admirer, je suis un coq vainqueur,
    Vous pouvez m'applaudir et m'offrir votre coeur,
    L'héraldicien toujours conservera ma trace.

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