Poème 'Invocation' de François COPPÉE dans 'L'Exilée'

Invocation

François COPPÉE
Recueil : "L'Exilée"

Enfant blonde aux doux yeux, ô rose de Norvége,
Qu’un jour j’ai rencontrée aux bords du bleu Léman,
Cygne pur émigré de ton climat de neige !

Je t’ai vue & je t’aime ainsi qu’en un roman,
Je t’aime & suis heureux comme si quelque fée
Venait de me toucher avec un talisman.

Quand tu parus, naïve & d’or vivant coiffée,
J’ai senti qu’un espoir sublime & surhumain
Soudain m’enveloppait de sa chaude bouffée.

Voyageur, je devais partir le lendemain ;
Mais tu m’as pris mon cœur sans pouvoir me le rendre,
Alors que pour l’adieu je t’ai touché la main.

A ce dernier bonheur j’étais loin de m’attendre,
Et je me croyais mort à toutes les amours ;
Mais j’ai vu ton regard spirituel & tendre ;

Et tout m’a bien prouvé, dans les instants trop courts
Passés auprès de toi, blonde sœur d’Ophélie,
Que je pouvais aimer encore, & pour toujours.

Et je ne me dis pas que c’est une folie,
Que j’avais dix-sept ans le jour où tu naquis ;
Car le triste passé, je l’efface & l’oublie,

Et tu ne peux savoir à quel point c’est exquis !

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Commentaires

  1. Jamais je ne fus en Norvège,
    Mais j'ai longé le lac Léman
    Qui reflétait des champs de neige.

    Je n'ai pas écrit de roman,
    Je n'ai pas rencontré de fées,
    Ni ne possède un talisman.

    De cette tête mal coiffée
    Sortent des chants pour les humains,
    Par vagues, par flots, par bouffées.

    J'en ferai peut-être un, demain.

  2. Ah ben on attend ça avec impatience !

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