Poème 'La Cascade' de Robert DESNOS dans 'Contrée'

La Cascade

Robert DESNOS
Recueil : "Contrée"

Quelle flèche a percé le ciel et le rocher ?
Elle vibre. Elle étale, ainsi qu’un paon, sa queue
Ou, comme la comète à minuit vient nicher,
Le brouillard de sa tige et ses pennes sans nœuds.

Que surgisse le sang de la chair entr’ouverte,
Lèvres taisant déjà le murmure et le cri,
Un doigt posé suspend le temps et déconcerte
Le témoin dans les yeux duquel le fait s’inscrit.

Silence ? nous savons pourtant les mots de passe,
Sentinelles perdues loin des feux de bivouac
Nous sentirons monter dans les ténèbres basses
L’odeur du chèvrefeuille et celle du ressac.

Qu’enfin l’aube jaillisse à travers tes abîmes,
Distance, et rayon dessine sur les eaux,
Présage du retour de l’archer et des hymnes,
Un arc-en-ciel et son carquois plein de roseaux.

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Commentaires

  1. Si je navigue, c'est pour contempler les eaux.
    Je m'assieds sur la rive et renvoie mon bateau,
    Je vois sur le talus un canard qui somnole
    Sous un arbre très vieux, parmi les herbes folles.

    Quel jardinier nocturne a taillé les roseaux ?
    Un poisson étonné le demande aux oiseaux.
    Si j'avais mieux appris quand j'étais aux écoles,
    Je dirais tout cela en charmantes paroles.

    C'est un plaisir issu du plus lointain passé
    Quand, formant de sa plume un vigoureux tracé,
    Un poète offre au monde une peinture neuve ;

    Mais poète ne suis, rien qu'un flâneur oisif,
    Et ne peux qu'évoquer, d'un passage cursif,
    Ces ravissants abords d'un vénérable fleuve.

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