Poème 'La princesse Bérénice' de Paul VERLAINE dans 'Jadis et naguère'

La princesse Bérénice

Paul VERLAINE
Recueil : "Jadis et naguère"

Sa tête fine dans sa main toute petite,
Elle écoute le chant des cascades lointaines,
Et, dans la plainte langoureuse des fontaines,
Perçoit comme un écho béni du nom de Tite.

Elle a fermé ses yeux divins de clématite
Pour bien leur peindre, au coeur des batailles hautaines
Son doux héros, le mieux aimant des capitaines,
Et, Juive, elle se sent au pouvoir d’Aphrodite.

Alors un grand souci la prend d’être amoureuse,
Car dans Rome une loi bannit, barbare, affreuse,
Du trône impérial toute femme étrangère.

Et sous le noir chagrin dont sanglote son âme,
Entre les bras de sa servante la plus chère,
La reine, hélas ! défaille et tendrement se pâme.

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Commentaires

  1. Lune trouble
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    Dupanloup, tu montrais du respect pour les rites,
    (Un culte, aurait-on dit, venant du plus lointain
    Qu'il ne nous en souvînt), cherchant dès le matin
    Ta compagne du jour, femme grande ou petite.

    Toutes, tu leur disais des choses souvent dites :
    Soit le noble jargon de tes livres latins,
    Soit de petits extraits d'un texte libertin ;
    Mais toujours célébrant la gloire d'Aphrodite.

    Dupanloup, nous n'avons pas autant d'amoureuses,
    Notre sévère époque est bien plus rigoureuse
    Et bien plus sobre aussi est notre faible chair.

    Dupanloup, de plaisir ayant gorgé ton âme,
    Tu voudrais retourner au temple qui t'est cher,
    Mais ton corps n'en peut plus, et voici qu'il se pâme !

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