Le Dromadaire
Robert DESNOS
Recueil : "Chantefables"
Il fait beau voir Jean de Paris
Avec ses douze méharis.
Il fait beau voir Jean de Bordeaux
Avec ses quatorze chameaux.
Mais j’aime mieux Jean de Madère
Avec ses quatre dromadaires.Bien loin d’ici Jean de Madère
Voyage avec Robert Macaire
Et leur ami Apollinaire
Qui, de son temps, a su bien faire
Avec les quatre dromadaires.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]




Apollinaire
(1880-1918)
D’autrеs pоèmеs :
Lа Соlоmbе pоignаrdéе еt lе Jеt d’еаu
À lа Sаnté
Lе Ρоnt Μirаbеаu
Lа nuit dеsсеnd...
Lа Jоliе Rоussе
Lа nuit s’асhèvе...
Lеs Sаisоns
оu еncоrе :
Lа Sуnаgоguе
Sоnnеt du huit févriеr 1915
Un pоèmе
Dаns lе јаrdin d’Αnnа
Vеnеz vеnеz fillеttеs...
— 6 commentaires —
L’Enfer
Un homme a traversé le désert sans rien boire
Et parvient une nuit sur les bords de la mer
Il a plus soif encore à voir le flot amer
Cet homme est mon désir, la mer est ta victoire.
Tout habillé de bleu quand il a l’âme noire
Au pied d’une potence un beau masque prend l’air
Comme si de l’amour — ce pendu jaune et vert —
Je voulais que brûlât l’horrible main de gloire.
Le pendu, le beau masque et cet homme altéré
Descendent dans l’enfer que je creuse moi-même
Et l’enfer c’est toujours : « Je voudrais qu’elle m’aime. »
Et n’aurais-je jamais une chose à mon gré
Sinon l’amour, du moins une mort aussi belle.
Dis-moi, le savais-tu, que mon âme est mortelle ?
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 janvier 2017 à 10h15
Ronce-Rose
--------------
En quoi peut consister l’emploi de Mâchefer ?
Fait-il, tel Chevillard, des grimaces au monde,
Ou se promène-t-il sur la terre et sur l’onde
Comme les chevaliers, parfois croisant le fer ?
Sa demeure n’étant ni l’Eden ni l’Enfer,
Il y laisse souvent la demoiselle blonde ;
S’il tarde trop longtemps, vient l’angoisse profonde
Que décrit un carnet, à tout lecteur offert.
L’aventure est risquée, puisque les nuits sont fraîches,
La route est balisée par d’innombrables flèches,
Et ce coeur ne craint point les périls effarants.
Que dois-je retenir de la belle odyssée
Par Maître Chevillard subtilement tissée ?
Est-ce une tragédie, est-ce un bouquin marrant ?
[Lien vers ce commentaire]
Déposé par Cochonfucius le 17 avril 2023 à 21h09
Seigneur dromadaire
----------------
Moi qui domine le désert,
Je règne sur très peu de monde ;
Je ne suis pas maître des ondes,
Je n’ai que peu de jardins verts.
Cet endroit n’est pas un enfer,
J’aime l’aspect des dunes blondes ;
Venant de couches très profondes,
Un filet d’eau nous est offert.
Les nuits sont paisibles et fraîches,
Les saisons toujours un peu sèches ;
Dans tout cela, rien d’effarant.
Moi, j’ai vécu des odyssées
De sagesse et de foi tissées ;
Dieu me regarde en se marrant.
[Lien vers ce commentaire]
Déposé par Cochonfucius le 4 mars 2024 à 12h13
Soif du garonnosaure
-----------------
J’ai traversé plusieurs déserts
Et plusieurs zones infécondes ;
D’aucun ruisseau je ne bus l’onde,
Aride fut mon univers.
Ça me fait une soif d’enfer,
Comme une envie de bière blonde ;
Ô vous tous, ma peine est profonde,
Car mon destin est trop amer.
Comme une envie de bière fraîche
Dans cette atmosphère trop sèche ;
Je sais que chacun me comprend.
Sur une terrasse ombragée
S’éteindra ma fougue enragée ;
Car Gambrinus est le plus grand.
[Lien vers ce commentaire]
Déposé par Cochonfucius le 14 décembre 2024 à 13h54
Poissons d’inframonde
----------------
Nous sommes deux poissons d’enfer,
Dont trop amères sont les ondes ;
Cette mer en pièges abonde,
Aussi nous gardons l’oeil ouvert.
Des tritons aux tridents de fer
Fouillent notre corps et le sondent ;
Ces atteintes qui sont profondes,
Nous en souffrons dans note chair.
Nous ne mangeons rien, c’est la dèche,
Car de chasser on nous empêche ;
Sachez que ce n’est pas marrant.
Pitié pour notre âme outragée:
Qui par le mal est ravagée ;
Nous somme deux tristes harengs.
[Lien vers ce commentaire]
Déposé par Cochonfucius le 23 mars 2025 à 12h34
Planète Caillasse
----------
Je ne suis qu’un astre désert
Car ma surface est inféconde ;
Mais autant que les autres mondes
J’ai ma place dans l’univers.
Je ne suis qu’un modeste enfer
Comme sans doute il en abonde ;
Ma forme n’est même pas ronde,
On peut trouver plus beau, c’est clair.
Ne me demande aucune eau fraîche
Pour apaiser ta gorge sèche ;
Ça n’existe pas, tu comprends ?
Sur ma surface ravagée
Sont des pierres endommagées ;
Ne dis pas que ça te surprend.
[Lien vers ce commentaire]
Déposé par Cochonfucius le 6 septembre 2025 à 12h50
Dromadaire gris
-------
Quoi de plus calme qu’un désert ?
J’y poursuis ma vie inféconde ;
C’est le plus beau désert du monde,
C’est un poétique univers.
Cet endroit n’est pas un enfer,
Car rien de mauvais n’y abonde ;
Paisible à cent lieues à la ronde,
Il nous offre son beau temps clair.
Les jours sont chauds, les nuits sont fraîches,
Nos pauvres âmes se dessèchent ;
Ça te fait peur, je le comprends.
Ta crainte n’est point partagée,
Je veux qu’elle en soit soulagée ;
Tant pis si cela te surprend.
Dromadaire gris
-------
Quoi de plus calme qu’un désert ?
J’y poursuis ma vie inféconde ;
C’est le plus beau désert du monde,
C’est un poétique univers.
Cet endroit n’est pas un enfer,
Car rien de mauvais n’y abonde ;
Paisible à cent lieues à la ronde,
Il nous offre son beau temps clair.
Les jours sont chauds, les nuits sont fraîches,
Nos pauvres âmes se dessèchent ;
Ça te fait peur, je le comprends.
Ta crainte n’est point partagée,
Je veux qu’elle en soit soulagée ;
Tant pis si cela te surprend.