Poème 'Le Fils des Armures' de François COPPÉE dans 'Poëmes Divers'

Le Fils des Armures

François COPPÉE
Recueil : "Poëmes Divers"

A Léopold Flameng

Tous les ducs morts sont là, gloire d’acier vêtue,
A Depuis Othon le Saint jusqu’à Job le Frugal ;
Et devant eux, riant son rire musical,
L’enfant à soulever des armes s’évertue.

Chaque armure, où l’aïeul se survit en statue
Sous la fière couronne et le cimier ducal,
Joyeuse reconnaît d’un regard amical
Sa race, qui déjà joue avec ce qui tue.

Plongé dans un fauteuil de cuir rouge, gaufré
De fleurs d’or, l’écuyer, grand vieillard balafré,
Feuillette un très-ancien traité de balistique.

Et les vieux casques ont des sourires humains,
Cependant qu’au milieu de la chambre gothique
L’enfant chevauche sur une épée à deux mains.

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Commentaires

  1. Vierge de métal
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    Jeanne d'Arc est ici, de beau métal vêtue,
    N'ayant, ce jour, mangé qu'un déjeuner frugal.
    D'une cloche parvient le timbre musical,
    L'Anglais, à se défendre, âprement s'évertue.

    Femme du charpentier, ce matin, ta statue
    A parlé à la vierge, au grand jardin ducal ;
    Tu lui as commandé, sur un ton amical,
    De ne point craindre l'homme, avec son bras qui tue.

    Donc, ce grand guerrier noble, à l'assaut engouffré,
    Malgré son effrayant visage balafré,
    Ne triomphera point de la fille rustique.

    Tout au plus, il aura d'elle un sourire humain,
    Une pointe d'humour, peut-être un peu gothique,
    Quand elle le fera prisonnier, de sa main.

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