Poème 'Le naufragé' de José-Maria de HEREDIA dans 'Les Trophées'

Le naufragé

José-Maria de HEREDIA
Recueil : "Les Trophées"

Avec la brise en poupe et par un ciel serein,
Voyant le Phare fuir à travers la mâture,
Il est parti d’Egypte au lever de l’Arcture,
Fier de sa nef rapide aux flancs doublés d’airain.

Il ne reverra plus le môle Alexandrin.
Dans le sable où pas même un chevreau ne pâture
La tempête a creusé sa triste sépulture ;
Le vent du large y tord quelque arbuste marin.

Au pli le plus profond de la mouvante dune,
En la nuit sans aurore et sans astre et sans lune,
Que le navigateur trouve enfin le repos !

Ô Terre, ô Mer, pitié pour son Ombre anxieuse !
Et sur la rive hellène où sont venus ses os,
Soyez-lui, toi, légère, et toi, silencieuse.

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Commentaires

  1. Nef de mars
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    Comment marche la nef qui n’a point de mâture ?
    En se laissant porter par les courants sereins,
    Elle glisse au hasard sous les astres d’airain ;
    Son équipage est fait de trois trolls immatures

    Ne sachant point parler (sauf en alexandrins).
    Ils sont partis, lassés des herbeuses pâtures ;
    Tant pis si l’Océan devient leur sépulture,
    Autant vaut cette eau-là que les bords méandrins.

    Ils voient, de loin, danser la licorne des dunes
    Sous la blanche lumière émanant de la lune ;
    Au rivage ne va leur improbable nef.

    Si leur navigation, quelque peu hasardeuse,
    Ramène à son départ leur coque baladeuse,
    Vers le plus lointain cap ils iront, derechef.

  2. Faire une commentaire linéaire du premier quatrain:Le Naufragé du José.M de Héredia

  3. Arbre lunaire
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    L’arbre croît lentement sur l’aride terrain,
    Ce décor minéral est un lieu de tortures ;
    Pauvre en est le feuillage et basse la stature,
    Le satellite est sec, la vie manque d’entrain.
     
    Un plumitif sur lui fait des alexandrins,
    À ses rares lecteurs il les jette en pâture ;
    L’arbre ne pense rien de ces jeux d’écriture,
    Ça pourrait aussi bien être du mandarin.
     
    Ici, pas de vallon, pas de pré, pas de dune,
    C’est un lieu desséché, c’est le sol de la Lune ;
    Nul jamais n’eut l’idée d’y prendre son repos.
     
    La Terre au firmament, digne et majestueuse,
    Adresse au végétal d’équivoques propos,
    Lequel ne comprend point ces phrases sinueuses.

  4. ***
    --

    La Lune est aride
    Mais la Terre l'est aussi
    En certains endroits.

  5. Ange maritime
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    Soyez heureux, braves marins,
    J’accompagne vos aventures ;
    Je suis bon, telle est ma nature,
    Chaque démon des mers me craint.

    Beau capitaine, sois serein,
    Car je te sers sans forfaiture ;
    Tu liras dans les Écritures
    De quoi te rendre ton entrain.

    Si la sirène t’importune
    En chantant sous la froide lune,
    Je peux te rendre ton repos.

    Or, toi dont l’âme est vertueuse,
    Toi dont les muscles sont dispos,
    Poursuis ta course fructueuse !

  6. je vais tous vous marabouter !!!!

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José-Maria de HEREDIA

Portait de José-Maria de HEREDIA

José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]

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